L’Arsenal, suite sans fin

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Quels sont ces fameux « progrès » annoncés concernant les aménagements du quartier de l’Arsenal ?

La densification de la zone serait une réponse obligée à la demande croissante de logements.

Pourtant, il existe bien d’autres moyens que le recours à des constructions neuves pour satisfaire cette demande : par exemple, la rénovation accompagnée du parc ancien, qui permet en outre, d’améliorer l’isolation de l’habitat et de mettre sur le marché des logements à loyer raisonnable. D’autre part, le neuf ne répond pas à la diversité de la demande ; il n’offre pas, en particulier, de logements accessibles aux ménages à faibles ressources ainsi qu’aux Jeunes débutant dans la vie professionnelle. Les pavillons, en bordure de zone, récemment acquis par la Ville en vue d’être détruits, au lieu d’alimenter la densification en m2 coûteux, pourraient tout aussi bien et même mieux, permettre un autre type de programme immobilier comme des logements-passerelle ou des logements partagés, plus économes en surfaces et plus rationnels.

On nous vante également l’étendue des espaces verts et l’élargissement conséquent du parc traversant.

C’est oublier le prix de cette opération, « compensée » par l’addition d’étages supplémentaires à certaines constructions. C’est oublier aussi le manque d’ambition du programme paysager dans son ensemble, extrêmement conformiste, et n’accordant aucune place aux différentes formes et habillages qu’on peut donner à l’élément aquatique. De plus, certains aménagements vont être laissés à l’initiative des bailleurs, sans qu’un projet d’ensemble avec un niveau de qualité exigeant soit imposé.

Il reste bien sûr le problème crucial de la mobilité qui doit tenir compte du report de la réalisation de la gare promise : quelles décisions vont suivre les conclusions de l’Atelier-Mobilité ? Veut-on réellement favoriser les circulations douces ? Privilégier les transports collectifs ? Protéger les rues avoisinantes d’une circulation automobile générée par l’afflux d’habitants et d’activités dans le quartier ? Donc dévier cette circulation tout en la réduisant ?

C’est à ce prix, entre autres, que le quartier méritera le label « écoquartier ». Certes, le projet a reçu quelques récompenses, mais la labellisation « écoquartier » – qui requiert de satisfaire à une vingtaine de critères exigeants, dont des bâtiments à énergie positive- n’est pas gagnée, loin de là. Les programmes se contentent de beaucoup moins.

Les études se poursuivent, nous dit-on. En attendant, les constructions s’élèvent et les nouveaux habitants vont arriver pleins d’un espoir fondé sur des promesses.

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