De Dakar à Bamako … en passant par Tombouctou

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de DAKAR à BAMAKO

en passant  par TOMBOUCTOU

Le 26 juillet 2007 le président Sarkozy nouvellement élu vint à Dakar pour expliquer à la jeunesse sénégalaise en particulier ce qui avait été réalisé , ce qui devait être fait, ce qu’il restait à faire en tenant des propos très fortement teintés tout à la fois de commisération et de paternalisme en précisant bien que si la colonisation avait parfois accaparé, voire spolié, elle avait aussi  construit de ponts, permis l’exploitation des terres ceci bien entendu pour le seul intérêt  des locaux. Personne ne lui demandait de faire repentance mais lui s’est cru obligé de mettre en avant le bien-fondé de la colonisation.

Le sommet bien entendu fut la phrase « …le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez rentré dans l’histoire… » ce qui constitue un véritable déni de l’histoire pour qui sait ou l’humanité est née et qui s’intéresse  un tant soit  à l’histoire des grands empires africains.

Il y a un mois le Mali qui voyait depuis plusieurs mois sa souveraineté menacée par des troupes venues du nord (groupe hétérogène formé de membres du MNLA, AQMI  Ansar Dine et d’autres dont les objectifs étaient divergents : instaurer un état islamique et le djihad pour certains, obtenir l’indépendance du nord du Mali pour d’autres)** a reçu l’aide de la France qui est intervenue afin de pallier aux atermoiements des troupes de la sous-région africaine qui avait reçu mandat de l’ONU (mandat qui concernait d’ailleurs aussi la France).Cette intervention ayant été réclamée sous forme d’appel au secours par les autorités maliennes.

Aujourd’hui les Maliens, la communauté européenne et quasi mondiale reconnaissent que sans l’arrivée des troupes françaises le Mali serait aujourd’hui un pays soumis à la seule loi de la charia.

Le 2 février François Hollande s’est rendu au Mali pour rappeler ce que sera le rôle de la France dans ce pays après la mise en place des troupes africaines.

Et c’est là que le discours change : pas de repentance mais évocation de l’aide que les Maliens avaient apportée à la France lorsque celle-ci se trouvait sous le joug de la barbarie*.

Bien entendu rien n’est encore réglé et beaucoup reste à faire : les troupes djihadistes ou supposées telles n’ont pas encore combattu mais ne s’avouent pas battues et vont certainement mener un combat plus insidieux et difficile à contrer. Les pays d’Afrique susceptibles de fournir des troupes sont eux même soumis à des tentatives de déstabilisation et l’armée malienne n’est pas en mesure de lutter efficacement. Il est donc souhaitable que notre pays soit au côté d’autres pays européens afin de former les troupes maliennes et que d’une façon générale la France accompagne le Mali dans sa reconstruction afin d’éviter ce qui se passe par exemple en Libye actuellement. Ce rôle de la France correspond au souhait exprimé par les Maliens et la communauté internationale.

Il est donc indispensable que la France participe au  processus de réconciliation au Mali sous mandat de l’ONU comme le propose Joé Biden vice-président des Etas Unis d’Amérique. Nous devons en effet encourager le Mali à organiser rapidement mais pas dans la précipitation des élections (sous l’égide de l’ONU) qui bien évidemment ne devront pas exclure les Touareg** or nous savons qu’il s’agit d’un problème très compliqué.

Alors, aux rares opposants qui critiquent le rôle que nous venons de tenir au Mali, nous pouvons affirmer que cela n’est pas la France-Afrique toujours donneuse de leçons mais bien la France qui a pris une décision grave qui l’honore.

En définitive par son action François Hollande invite l’Europe, la communauté internationale et bien entendu la France à redéfinir leurs rapports avec l’Afrique et les Africains

 

Roland Toulouse

Secrétaire de la section du parti Socialiste de Rueil Malmaison

 

*Au cours de la deuxième guerre mondiale 140 000 combattants venus de l’ex Soudan Français incluant l’actuel Mali appelés « tirailleurs sénégalais » seraient intervenus, 24 000 auraient été tués. En 1914 le nombre de morts originaires de cette région d’Afrique aurait été de 30 000.

**Rappelons que le Mali s’étend sur 1 240 000 m2, est peuplé de 16 000 000 d’habitants (langue officielle le Français)

Le peuple Touareg compte environ 1 300 000 habitants dont 400 000 au Mali les 900 000 autres se répartissant dans les autres pays du Sahel.

Souvent révolté s’estimant délaissé par le Niger et le Mali, le MNLA (Mouvement National, pour la libération de l’Azawad) revendique l’indépendance des régions de Tombouctou, Gao et Kidal. Ce mouvement a donc perçu une opportunité d’arriver à ses fins avec l’aide entre autres de la branche saharienne d’Al-qaïda (AQMI). Depuis, cette alliance suite au comportement de AQMI.

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