A la cité universitaire d’Antony, expulsions sans préavis

La cité universitaire Jean Zay d’Antony est la plus grande résidence d’Europe, avec 2 100 chambres soit 16 % des logements sociaux étudiants des Hauts-de-Seine.


L’état a transféré au 1er janvier 2009 la propriété des terrains et des bâtiments à la Communauté d’Agglomération des Hauts de Bièvre, dont fait partie Antony. Ils étaient auparavant la propriété de l’État, qui se défausse ainsi de ses responsabilités dans le logement social étudiant. Un recours a été déposé devant le Tribunal administratif au sujet du transfert.


Georges Siffredi, Président de la Communauté d’Agglomération a été très précis sur ses intentions, il souhaite rapidement faire détruire le bâtiment C de la cité U, qui représente 550 logements, comme avait déjà été détruit le bâtiment B en 1986.


A cette époque, les étudiants avaient été informés par courrier qu’ils devraient libérer les locaux pour des travaux. Mais ils ignoraient que ce serait définitif.


Hors, il s’est passé la même chose cet été. Certains étudiants dont le bail n’a pas été renouvelé ont reçu des lettres leur demandant de libérer les locaux : « pour des travaux qui ne peuvent être réalisés en site occupé ». Des méthodes contestables ont été employées, certains ont retrouvé l’ensemble de leurs effets personnels dans les couloirs, quelques jours après avoir reçu la lettre fatidique. D’autres ont simplement trouvé un avis près de leur porte les informant que leur chambre avait fait l’objet d’une « reprise administrative » par le CROUS de Versailles en leur « absence » et que leurs effets seraient disponibles sous « 48 heures ».


Mais, pire encore, des étudiants qui avaient réglé leur loyer de juillet et août ont été délogés sans ménagement.


Le CROUS de Versailles, le directeur de la cité U refusent de communiquer à ce sujet. Le collectif « Sauvons la résidence universitaire Jean Zay » dénonce des « pratiques illégales ».


Le 1er juillet, la communauté d’agglomération des Hauts de Bièvre a confirmé que le bâtiment C serait détruit, car trop vétuste ! Et l’on a vu apparaître dans les parages des parpaings destinés à murer les portes et fenêtres.


Les fonds nécessaires pour la réfection de la cité universitaire tardent à venir. La région Île-de-France a mobilisé 2 des 45 millions d’euros nécessaires pour la réhabilitation. Le transfert vers la Communauté d’Agglomération, incapable de dégager de telles sommes, rend très incertaine la prise en charge complémentaires des travaux par l’État. Il ne semble pas, dans les conditions actuelles, que ces travaux soient parmi ses priorités. Une opération de destruction totale rendrait possible l’attribution des terrains à des activités plus « lucratives ».


Dominique Millécamps