Sans-Abris: Un protocole entre SAMU sociaux départementaux et associations

SANS-ABRI SIGNATURE D’UN PROTOCOLE ENTRE SAMU SOCIAUX DÉPARTEMENTAUX ET ASSOCIATIONS

Les places d’hébergement seront mutualisées en Île-de-France.


UN GRAND PARIS des sans-abri : la ministre du logement, Christine Boutin, veut abolir les frontières entre la capitale et ses voisins pour améliorer l’hébergement des personnes à la rue. Jeudi 15 janvier, le préfet d’Île-de-France, Daniel Canepa, les SAMU sociaux des huit départements franciliens et les représentants des principales associations concernées devaient signer un protocole qui prévoit que  » les solutions proposées – aux sans abri – peuvent dépasser le périmètre départemental du 115 de référence  » .


En matière d’accueil des plus précaires, l’Île-de-France est cartellisée. Chaque SAMU social gère sa  » ressource  » de places à l’échelle de son territoire. Et parallèlement,  » chaque association garde ses disponibilités « , déplore Mme Boutin. Résultat, malgré l’ouverture de nouvelles structures, surtout dans la capitale, l’offre ne répond pas à la demande. Il est arrivé qu’un sans-abri sur la commune des Lilas, limitrophe de Paris, compose le 115 et soit envoyé au bout de la Seine-Saint-Denis alors qu’une place était libre dans le 20e arrondissement tout proche. Il a pu se produire qu’à Paris, un jeune avec un chien se voit refuser un lit dans un centre alors qu’un autre aurait pu l’héberger en banlieue. Les signataires du protocole s’engagent à  » échanger en temps réel sur les places disponibles « .


 » On a perdu beaucoup de temps, déplore Xavier Emmanuelli, le président du SAMU social de Paris, à cause de la résistance des associations qui voulaient garder des places et de certains préfets de la petite couronne qui ne voulaient pas de mise en réseau « . De peur, explique-t-il, de voir Paris exporter ses pauvres. Hors période hivernale, pendant laquelle un renfort de places est assuré, 30 % des demandes de places adressées au 115 de Paris ne sont pas satisfaites. Une coordination au niveau régional permettrait de désengorger le système parisien.  » Il ne s’agit pas de créer un grand SAMU social régional, assure Philippe Coste, directeur départemental des affaires sanitaires et sociales de Paris, mais de mutualiser les bonnes pratiques.  » A terme,  » on pourrait imaginer une unité de commandement au niveau régional qui permette avec GPS de localiser les équipes de maraude sur le terrain pour les orienter plus rapidement vers les personnes signalées aux 115 et nécessitant une assistance « , confie Alain Régnier, préfet délégué à la coordination de l’hébergement des sans-abri.


Béatrice Jérôme