Réforme des collectivités : une réforme inutile pour le PS

Collectivités: une réforme inutile en Ile-de-France (exécutifs PS)


PARIS, 15 jan 2009 (AFP) – Les dirigeants PS des exécutifs de la région et des départements d’Ile-de-France ont jugé jeudi inutile une réforme de leurs institutions, devant le comité Balladur chargé par Nicolas Sarkozy d’une simplification territoriale.


« Si une réforme a un sens, elle doit être utile et efficace, notamment sur les grands enjeux de l’emploi, des transports et du logement », a déclaré le président de la région Jean-Paul Huchon devant la presse, à l’issue de l’audition. « Si elle avait un autre sens, si par exemple elle devait servir à changer de mode de scrutin de manière à permettre des changements électoraux, alors nous n’en serions pas », a-t-il ajouté.


« Je ne voudrais pas qu’une loi serve d’alibi ou de couverture pour permettre au président de la République de commettre un mauvais coup », a lancé de son côté Claude Bartolone (Seine-Saint-Denis).


« Si le gouvernement et le président de la République ont envie de se préoccuper des collectivités locales, qu’ils nous donnent des moyens financiers, surtout en cette période de crise profonde », a-t-il ajouté. « Notre plus grand problème, c’est le dysfonctionnement entre l’Etat et nous », a-t-il dit.


Christian Favier (Val de Marne) a craint que « derrière cette réforme, il y ait une volonté de reprise en main par l’Etat de la région où les enjeux sont très importants, pas seulement au niveau économique, mais aussi politique ».


« Nous ne voyons pas du tout la nécessité d’ajouter une structure supplémentaire imposée de l’extérieur, alors que le syndicat mixte est une démarche volontaire et démocratique de nos assemblées », a dit M. Huchon en faisant allusion au syndicat Paris
Métropole. Ce dernier avait été défendu mardi par le maire de Paris, Bertrand Delanoë, devant le comité Balladur.


La première adjointe de M. Delanoë, Anne Hidalgo, qui représentait Paris en tant que département, a rejeté l’idée d’une frontière entre petite couronne (Paris et les départements limitrophes) et grande couronne, comme l’idée en a été avancée. « Cela n’aurait aucun sens ».


Vincent Eblé (Seine-et-Marne) a catégoriquement condamné l’idée d’un Grand Paris, mise en avant par Nicolas Sarkozy: « ce serait un mammouth ».


Les présidents des départements de gauche ont souligné que les représentants des Hauts-de-Seine et des Yvelines, deux départements de droite, reçus en même temps qu’eux, ont également jugé que les institutions territoriales d’Ile-de-France fonctionnaient bien.